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Evolution du commerce international depuis 1991

Résumé :

– Ces 20-25 dernières années, le volume des échanges a été multiplié par près de 3,5, grâce à la baisse des coûts de communication, de transports ou encore à la libéralisation des échanges dans le cadre de l’OMC.

– Les crises ont été des freins au commerce international, notamment la crise asiatique des années 90 et la bulle internet du début des années 2000.

– Les nouvelles stratégies commerciales des pays émergents ont eu tendance à rallonger la chaine de valeur, permettant ainsi d’accroitre les échanges, même si nous assistons dernièrement au phénomène inverse, dû aux mutations  récentes de ces stratégies.

 

Un des phénomènes les plus marquants des 20-25 dernières années est l’accroissement des échanges commerciaux entre les pays. En effet, le volume des échanges a été multiplié par près de 3,5 durant cette période (+240%). Alors que le commerce international constitue une composante importante de la croissance économique mondiale, il convient de s’intéresser à son évolution depuis 1991 dans un contexte où la mondialisation économique impacte grandement les politiques commerciales et où la dynamique des échanges ralentit.

 

Tout d’abord, le commerce mondial augmente fortement en 1994 (+11%) après plusieurs années de relative stagnation. La hausse s’explique essentiellement par une reprise économique en Europe après une année 1993 particulièrement mauvaise.

Cette hausse amorce une période de cinq années (1994-1998) durant lesquelles les échanges internationaux vont fortement augmenter (+7%/an en moyenne), notamment grâce à la baisse des coûts de communication et de transports, ainsi qu’à la libéralisation des échanges commerciaux dans le cadre de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) qui a été créé en 1995. A cela il convient d’ajouter l’amplification du phénomène de délocalisations menées par les multinationales issues des pays industrialisés vers les pays émergents, ainsi que la multiplication des projets de fusion et acquisitions entre les deux rives de l’Atlantique.

En 1998, la crise des pays émergents (notamment asiatiques) entraîne une rupture de la dynamique des échanges. En effet, la sortie des capitaux (entre autres) de ces pays va les plonger dans une violente récession. Plusieurs pays émergents vont alors faire évoluer leur stratégie économique pour devenir mercantilistes et ainsi accumuler des devises et pouvoir faire face à ce type de situation.

Ensuite, en 2000 et 2001, interviennent respectivement la crise de la bulle internet et l’intégration de la Chine au sein de l’OMC, ce qui marque le début d’une nouvelle ère du commerce international. En effet, dans le même temps, les pays émergents développent leur stratégie basée notamment sur le faible coût de leur main d’œuvre pour attirer les multinationales afin qu’elles produisent dans leurs pays pour ensuite réexporter tout ou partie de cette production dans les pays industrialisés (Europe et Etats-Unis en tête). Dès lors, les chaînes de valeur (ensemble des étapes nécessaires à la fabrication d’un produit) s’allongent, se fragmentent et se complexifient, nécessitant ainsi l’intervention de plusieurs intermédiaires et la multiplication des échanges entre les pays car les composants d’un même produit passent plusieurs fois les frontières. Au niveau comptable, ce phénomène accroît les chiffres du commerce extérieur qui augmente de près de +70% entre 2000 et 2007. La crise de 2008-2009 vient alors stopper net cette dynamique avec un effondrement brutal du commerce international.

Enfin, la reprise des échanges s’inscrit dans une reprise économique globale relative. La confirmation de l’émergence économique de la Chine et de plusieurs autres pays entraîne l’accélération des coûts salariaux dans ces pays. Combinée à l’affirmation de leur montée en gamme (hausse de la qualité et de la complexité des produits fabriqués), cela a pour effet de réduire les importations à forte valeur ajoutée de ces pays. Dès lors, la production à tendance à se recentrer par grandes zones continentales, ce qui raccourcit les chaînes de valeur et explique pour partie le ralentissement des échanges aux cours des dernières années.

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