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☆☆ Quels sont les canaux de transmission du « tapering » de la FeD ?

L’ampleur de l’impact du tapering [1] dépendra de différents canaux. Outre un rééquilibrage des portefeuilles sur les titres substituables, d’autres effets peuvent intervenir :

Effet richesse : Les achats de titres de la Fed, et en particulier des MBS, ont permis de stabiliser et de redresser les cours de l’immobilier, ce qui a contribué au désendettement des ménages américains et a favorisé la consommation via la hausse de richesse consécutive. Le soutien de la Fed à l’économie américaine a aussi permis un renchérissement d’autres actifs, comme les actifs boursiers. L’impact par l’effet richesse de ce ralentissement des achats de titres – et donc un moindre soutien de facto à l’économie américaine – tendrait donc à limiter la remontée des taux.

Effet signal : La mise en œuvre du tapering indique une sortie des politiques monétaires très accommodantes. Ce rapprochement rend d’autant plus crédible la remontée à venir des taux directeurs et donc conduit à rendre les anticipations de hausse des taux courts plus prégnantes. Cet effet est pour l’instant contrebalancé par le renforcement de la forward guidance.

Effet sur les primes de liquidité : Le moindre afflux de liquidité – au sens macroéconomique, c’est-à-dire la moindre injection de monnaie par la Fed dans l’économie – suite à la réduction de la taille des programmes d’achats de titres peut conduire à une hausse de la prime de liquidité[2], en particulier sur les titres obligataires où les différents programmes de QE ont particulièrement compressé celle-ci. Il s’agit alors de la liquidité de marché, c’est-à-dire de la facilité avec laquelle les agents peuvent s’échanger des titres sur les marchés financiers sans que les prix soient affectés.

Effet sur les prix des actifs : Le rééquilibrage des portefeuilles peut aussi se faire au détriment d’actifs non substituables aux anciens titres achetés dans le cadre du QE 3. C’est par exemple le cas des actifs boursiers qui, bien que soutenus par une situation économique positive, devront peut-être faire face à une moindre demande à mesure que le tapering prendra de l’ampleur.

 

Enfin, l’amélioration de la situation économique favorise une hausse des taux réels ainsi que les anticipations de hausse des taux courts et donc une remontée des taux longs.

 

 

 

Adrien T.

 

Notes


[1]Ralentissement des achats de titres faits par la banque centrale américaine, la Fed, dans le cadre de son dernier programme de quantitative easing.

[2]Et donc, par voie de conséquence, de la prime de terme, qui incorpore la prime de liquidité (voir Eclairage Expectation Hypothesis).

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