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☆☆☆ Qu’est-ce que le modèle de « financement bancaire de marché » ?

La littérature des années 1990-2000 opposait souvent les économies dites de financement de marché aux économies reposant sur le financement bancaire ; Lévine (2002) se posait ainsi la question de savoir « quel modèle [était] le meilleur ? ».

 

Jeffers et Plihon (2013) considèrent toutefois que le concept pertinent pour l’Europe aujourd’hui est celui de financement bancaire de marché ou « market-based banking ».

 

Ce système de financement renvoi ainsi à des banques se finançant sur les marchés interbancaires, institutionnels (« wholesale markets » [voir cet autre billet]) ou en émettant des certificats de dépôt. Pour compenser l’instabilité accrue de ces sources de financement, les risques pour le détenteur de dette doivent être limités d’une part (i) en les transférant au marché via l’utilisation de produits dérivés (CDS, titrisation…) et d’autre part (ii) en développant la capacité d’absorption du passif des banques, via notamment l’émission de dette subordonnée ou convertible.

 

Plutôt que de renvoyer dos-à-dos système bancaire traditionnel (« originate to hold » [voir cet autre billet]) et non-bancaire (« shadow banking ») comme Gorton et Metrick (2010), le système bancaire de marché est une forme hybride née de l’interaction entre le modèle bancaire universel Européen et les innovations du marché de la titrisation Américain. Ainsi, en Europe, le « shadow banking » se trouverait, d’après Jeffers et Plihon (2013), au sein des banques plus qu’à leur périphérie.

 

 

Thibaut D.

 

 

Référence :

Gorton, G. et Metrick, A. (2010). Regulating the Shadow Banking System, Brookings Papers on Economic Activity, 2, 261-297.

Levine, R. (2002). Bank-based or market-based financial systems: Which is better? Journal of Financial Intermediation, 11(4), 398-428.

Jeffers, E. et Plihon, D. (2013). Universal Banking and Shadow Banking in Europe.

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