☆ ☆ En quoi le modèle bancaire « originate to distribute » introduit-il de nouvelles distorsions ?

Le modèle « originate to distribute » [voir cet autre billet], selon lequel les banques ne gardent pas sur leur bilan les prêts qu’elles ont initiées, change les incitations des différents participants au processus d’intermédiation, chacun cherchant à maximiser son profit (BCE, 2008).

-          L’institution à l’origine du prêt peut avoir intérêt à assouplir les critères de sélection de l’emprunteur (« screening ») ou réduire les coûts liés au contrôle de l’emploi des sommes empruntées (« monitoring ») ;

-          En fonction de leur structure de rémunération, les intermédiaires chargés de regrouper les prêts par groupe peuvent favoriser la prise de risque au détriment du rendement anticipé, créant ainsi des coûts d’agence ;

-          L’agence de notation directement rémunérée par l’originateur ou l’intermédiaire est incitée à donner la meilleure note possible aux prêts transformés en produits financiers tout en évitant une dégradation trop rapide des notes en cas de défaut afin de préserver les revenus futurs liés à la notation ou le conseil associé ;

-          Les gestionnaires de la collecte des remboursements devant être reversés sous forme de dividende peuvent avoir intérêt à ne pas traiter promptement les prêts à problème pour préserver leurs commissions, généralement un pourcentage des actifs sous gestion ;

-          Les investisseurs peuvent être découragés de fournir la discipline nécessaire au fonctionnement d’un système complexe et ainsi se contenter de l’évaluation du risque fournie par les agences de notation.

Thibaut D.

Référence :

Banque Centrale Européenne (2008). The incentive structure of the « originate and distribute » model.

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